[50 ans] Controle instrument
50 ans après - Les débuts du contrôle des instruments
par A. Filhol - 2021
A l'époque du démarrage du réacteur (1971) les instruments scientifiques pilotés par ordinateur étaient encore rares. Il s'agissait souvent de mini-ordinateurs DEC PDP-8 qu'on programmait directement en binaire ou en langage assembleur. L'ILL a choisi une autre voie mais les documents photo qui le montrent sont rares.
Notre institut étant franco-allemand, il se devait de soutenir les industries nationales alors pas de PDP-8 américains pour les spectromètres de l'ILL mais le choix, contestable, du multitâche sur des ordinateurs, hélas, bien trop lents.
Le système CARINE, développé par le LETI, comportait deux calculateurs T 2000 Télémécanique, programmés en FORTRAN temps réel (oui, vous avez bien lu !) Il gérait 12 expériences exigeantes en matière de contrôle mais pas en volume de données (diffractomètres, spectromètres trois axes).
Le système NICOLE (2 calculateurs TR 86 d'AEG-Telefunken), développé par la GfK de Karlsrühe, gérait 6 instruments à gros volume de données (temps de vol, diffusion aux petits angles, etc).
Enfin deux instruments de physique nucléaire chanceux étaient dotés de mini-calculateurs DEC PDP-11.
Les moteurs des instruments étaient pilotés par une électronique CAMAC développée par le LETI. Les concepteurs du système pensaient avoir pris une marge généreuse en prévoyant un maximum de 96 moteurs par instrument. Raté ! Le diffractomètre Laue modifié D6 ("Le hérisson") en avait 102; il nécessita donc une électronique spécifique et un PDP-11.
Comme responsable du diffractomètre 4-cercles à neutrons D8, je garde un bien mauvais souvenir du contrôle instrument de l'époque. L'ILL avait fait le très bon choix de moteurs pas-à-pas mais l'électronique CAMAC ne savait pas encore gérer les rampes d'accélération avec, à la clé, un fort manque de puissance; les moteurs bloquaient souvent... la nuit de préférence ! Les Tanzboden des trois axes en ont particulièrement souffert et ont dû patienter des années pour avoir un fonctionnement moins aléatoire.
Pour D8, le temps partagé de Carine, au lieu d'un ordinateur dédié, a eu pour conséquence une perte d'efficacité pouvant atteindre 80%. Le haut flux de neutrons disponible aurait permis des pas de balayage d'une seconde mais la lenteur des positionnements moteur et de CARINE coûtait 4 à 5 secondes à chaque pas, un gâchis de temps de mesure impensable maintenant.
C'est Rudolph Mössbauer (2ème directeur) qui mettra fin à la préférence nationale avec l’installation progressive d’un ordinateur dédié par instrument (PDP-11 ou Solar).
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